MINE ET UNE NUIT 2023
Du 29/04/2023 au 01/05/2023 (Europe/Brussels / UTC200)
Les 29 avril, 30 avril et 1er mai, le Musée de la Mine et du Développement Durable a accueilli FAHEM ABES. Conteur de profession, il vous a fait voyager au son d'histoires imaginaires inspirées par le riche passé et l'atmosphère unique de Bois-du-Luc.
Fahem Abes est né à Binche un dimanche de carnaval, il est Kabyle d’origine et Belge d’adoption. Depuis sa plus tendre enfance, il s’abreuve à la source vivifiante des contes traditionnels de Kabylie. Diplômé de l’Ecole Internationale de Théâtre LASSAAD, Fahem Abes est actif dans le secteur des arts de la scène depuis le début des années 90. Comédien et conteur, il se produit régulièrement sur les scènes des festivals belges et étrangers. En octobre 2011, il a représenté la Belgique au Festival Interculturel du Conte de Montréal. Pédagogue, il a également enseigné au Conservatoire Royal de Bruxelles et dispense régulièrement des formations sur le jeu masqué, l’escrime de théâtre et l’art du conteur. Fahem Abes fait partie de la fédération des conteurs professionnels de Belgique.
L'INTERVIEW
Vous connaissez bien la Région du Centre, quel rapport entretenez-vous avec l'univers de la mine ?
Pour moi, les terrils ont d’abord été un terrain de jeu. Ayant grandi à proximité, j'y allais souvent pour m'amuser et grimper. Évidemment, à l’époque, je ne savais pas de quoi ils étaient constitués ni dans quelles conditions se faisait l’extraction du charbon. Étant petit, je me rappelle également qu’il y avait encore des charbonnages en activité et que le cousin de mon père y travaillait. Il habitait Haine-Saint-Pierre mais j’ai oublié le nom de la mine qui l’employait. En revanche, je me souviens bien de l’étonnement de mon père qui lui disait toujours « mais pourquoi continues-tu à travailler là. Tu vas t'empoisonner et tomber malade ». Mon père avait lui aussi travaillé dans la mine mais n’avait pas poursuivi, contrairement à son cousin qui finira malheureusement par décéder de la silicose.
Pourquoi êtes-vous devenu conteur ?
Je suis d'origine algérienne, plus précisément de Kabylie. Quand ma mère est arrivée en Belgique dans les années soixante, elle a emporté avec elle une pratique encore bien présente en Algérie, raconter des histoires. Le soir, elle éteignait la télévision, nous rassemblait mes sœurs et moi autour d'elle et nous racontait des contes traditionnels entendus de la bouche de ses parents, de ses grands-parents ou encore des employés qui travaillaient l’été dans la ferme de son père. C’est comme cela que tout a commencé. Ensuite, j'ai fait le conservatoire, j’ai suivi des cours de diction, de déclamation, de théâtre ce qui m’a décidé à devenir comédien. Je suis donc monté à Bruxelles pour y étudier les arts de la scène. C’est à ce moment que j’ai découvert le métier de conteur et que je me suis dit « tiens ça je sais le faire et je peux peut-être y apporter ma touche personnelle ». J’ai donc choisi d’en faire mon métier pour vivre de ma passion et contribuer à perpétuer la tradition orale.
Qu'est-ce qui vous a inspiré à Bois-du-Luc ?
Dans le cadre de l’initiative « Contes au musée », un projet financé par la Fédération Wallonie-Bruxelles, on m’a demandé de choisir une institution. Assez naturellement j'ai opté pour le Musée de la Mine et du Développement Durable car j’ai grandi tout près du Bois-du-Luc. J’y connaissais des gens, j’y avais des amis et je suis allé à l’école à La Louvière. C’était donc une belle occasion pour moi de revenir dans une région que je connais bien et de travailler sur un thème qui a marqué mon enfance. J'ai d’abord effectué plusieurs visites du site et j'ai consulté de nombreux ouvrages pour m’apercevoir qu'il existait déjà beaucoup de matière sur Bois-du-Luc. Je me suis alors dit que ça pourrait être intéressant d’adopter un angle différent en évoquant plus largement le domaine de la mine. J'ai donc retrouvé plusieurs contes traditionnels abordant ce thème que je raconterai de façon contemporaine. Cela ne signifie pas que je les modifierai mais plutôt que j’adapterai mon ton, mon débit et ma gestuelle à notre époque. Si vous souhaitez découvrir ces belles histoires, je vous donne rendez-vous ce samedi à 20h, ce dimanche à 14h30 et le lundi 1er mai à 14h30 au MMDD.
CONTES AU MUSÉE
Quand les histoires s’invitent au musée…
Depuis l’automne 2022, les conteurs professionnels portent leurs histoires dans les musées de Bruxelles et de Wallonie. L’objectif est de contribuer à l’émergence d’un nouveau regard sur les musées et sur l’art du conte. Cultiver l’émerveillement en associant la découverte du patrimoine avec des histoires faisant appel aux sens, aux émotions et à l’imaginaire.
INFORMATIONS PRATIQUES
- Samedi 29 avril à 20h, dimanche 30 avril à 14h30 et lundi 1er mai à 14h30
- Tarifs : -6 gratuit / -18 et étudiants 3€ / adultes 5€ / +60 3€ / PMR 4€
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Réservations : info@boisdulucmmdd.be / 064.282.000
- Les contes de Fahem Abes
- Contes au musée
- Fédération des conteurs professionnels de Belgique